"Spaces"
CD
2. Everything Was Beautiful
5. You and Me
6. Bright
7. Katerina

2012 fut une année spectaculaire pour Maïa Vidal: suite à l'accueil enthousiaste réservé à son premier album God Is My Bike (paru fin 2011), elle a donné des dizaines de concerts à travers l'Europe, ainsi qu'au Japon, aux USA, en Argentine et au Brésil. L'album a été nommé parmi les meilleurs albums européens de l'année aux Impala Awards, la vidéo de son titre Follow Me a croisé le fer avec des clips de Lana del Rey, Rihanna et Justice aux UK Music Video Awards (dans la catégorie Best Pop Video), et tant le public que les médias sont manifestement tombés amoureux de ses "pop songs excentriques", ses "charmantes valses et comptines" et ses mélodies "romantiques et rêveuses" (pour citer certaines des chroniques de l'album).

Les auditeurs attentifs avaient bien compris que, sous cette apparence de douceur et de légèreté, des courants plus sombres et plus riches bouillonnaient, que la musique de Maïa ne tarderait pas à déjouer les clichés dans lesquels une perception superficielle aurait pu l'enfermer, et que nous n'avions fait qu'entrevoir l'originalité et la force des talents musicaux et verbaux qu'elle ne manquerait pas de déployer (après tout, la jeune artiste franco-américaine n'avait que 22 ans lorsqu'elle a enregistré ce premier album).  

Une année s'est à peine écoulée, et voici que Maïa Vida nous présente Spaces ✩, un formidable nouvel album empli d'envolées mélodiques, de textes habités, de compositions et de textures inventives.

Dans Spaces ✩, il est beaucoup question de mutations, de déplacement dans les espaces entre l'intime et le politique, entre l'enfance, la condition de femme et la vieilesse. De changements d'identité ou d'angle de vision, le temps d'une chanson. Il y est donc question de mouvement, ce qui –pris au pied de la lettre- n'est somme toute pas surprenant, quand on sait que les ébauches de la plupart des chansons ont été esquissées alors que Maïa se déplaçait physiquement, dans des trains ou des avions, à pied ou à bicyclette… et consignées illico dans son téléphone ou son ordinateur portable. "Cette dynamique de mouvement perpétuel, durant cette année de tournées, m'a obligée à essayer de devenir adulte, et a créé un environnement fécond qui m'a fait grandir en tant que songwriter" dit Maïa, qui raconte que l'écriture des chansons a parfois été "douloureuse mais cathartique: j'ai découvert des choses sur moi-même, au lieu de simplement décrire ce que je savais déja, ce qui était davantage le cas pour le premier album".

Les textes ne manquent pas de paradoxes, de points de vues et de sentiments contrastés. L'émerveillement enfantin ou la nostalgie (The Big Shift, Spaces & Wander) côtoient des instants où Maïa adopte malicieusement un point de vue masculin (elle se glisse dans le peau d'un soupirant fictif de Katerina Ivanovna, l'héroïne de Dostoïevsky); s'imagine en animal (Animals); invente l'histoire d'un couple qui, par peur d'infecter mutuellement leurs rêves respectifs, décide de faire chambre à part (Francis & Fleur); entre en guerre contre son propre corps rebelle et dysfonctionnel (Disaster Body); se transforme en une créature très jeune et très vieille tout à la fois (Everything Was Beautiful, qui commence par un fragment recyclé de dialogue de Woody Allen, et se conclut par une épitaphe vue chez Kurt Vonnegut); explore les conflits intérieurs d'une narratrice déchirée entre son bonheur amoureux et son inquiétude face à l'état alarmant du monde (Bright, et Snow in the Summer, que Maïa décrit comme "des versions apocalyptiques de Stormy Weather"); ou encore adoptant une posture résolument optimiste et dynamique, comme dans The Big Shift: "il faudrait être aveugle pour ne pas voir que tout change autour de nous, et qu'il vaut mieux saisir le taureau par les cornes qu'être piétiné. Se sentir vibrer avec son époque, appartenir à  quelque chose de plus grand que soi".

L'enregistrement de l'album s'est étalé sur sept mois, en alternance avec les tournées. Pour donner forme à ces chansons, Maïa et son co-producteur Giuliano Cobelli ont privilégié une approche ouverte et ludique, n'hésitant pas à se livrer à des expérimentations diverses. A l'écoute du résultat final, on dirait parfois que, par une opération quasi-magique, Maïa et Giuliano sont intuitivement parvenus à créer une sorte de réfraction sonore des thèmes abordés dans les textes. Aux côtés de pièces limpides  telles que Wander ou Comets+Stars, on prend plaisir à suivre la structure narrative fracturée de Everything Was Beautiful… on se laisse surprendre par les successions harmoniques en trompe-l'oeil de Disaster Body… des chansons simples (couplet-refrain) se transforment en excursions mini-symphoniques incandescentes (Bright)… des événements étranges semblent survenir sous la surface de la musique, tels des éruptions solaires, brûlantes et à peine visibles, qui affectent néanmoins notre perception.

Giuliano Cobelli a assuré les parties de percussion, batterie, trompette ainsi que certains chœurs. Maïa a joué de tous les autres instruments: claviers, violon, xylophone, clarinette, theremin, trompette, contrebasse, piano, banjo et autoharp (cithare des Appalaches), laquelle a fini par servir de femme à tout faire, de joker sonore: on la retrouve tout au long de l'album, sous toutes sortes de formes plus ou moins reconnaissables, déguisée tantôt en guitare distordue, tantôt en nuage de parasites ambiants (on aime imaginer Maïa et Giuliano en train d'empiler 23 pistes d'autoharp, traitée chacune avec des effets différents…). Remarquons également que, pour cet album, Maïa a pratiquement remisé son fidèle accordéon.

L'album a été enregistré à Barcelone et mixé à Paris par Yann Arnaud (Air, Phoenix, Cibelle, Stephan Eicher), à part deux titres qui ont été mixés à Montréal par Howard Bilerman (dont le nom est associé à ceux d'Arcade Fire et Godspeed You! Black Emperor).

Prenons à présent un peu de recul: au bout du compte, toute cette richesse instrumentale et cette inventivité sonore n'ont eu pour seul but que de mettre en valeur une captivante collection de chansons, passionnantes et émouvantes, portées par la voix enchanteresse de Maïa

P.S. Croire que le choix d'un prénom influe sur la destinée de celui qui le porte est presque aussi excentrique que faire confiance à l'astrologie (quoique nombreux sont ceux qui marqueront leur désaccord avec cette 2e assertion)… Mais on ne peut s'empêcher de remarquer que, dans l'ancienne religion romaine, la déesse Maïa incarne l'évolution, la croissance… et dans la mythologie grecque, Maïa est une nymphe des montagnes, mère de Hermès, le dieu des transitions, qui se mouvait librement entre le monde des mortels et celui des dieux, et qui inventa l'autoharp (ou etait-ce la lyre ?) à partir d'une carapace de tortue…  



Rappel

Maïa Vidal est née aux Etats-Unis, de parents franco-espagnol et germano-japonais. Elle a grandi aux USA , a étudié à Montréal, et partage désormais son temps entre Barcelone et Paris
God Is My Bike, son premier album,  est paru en Europe en novembre 2011. Il a figuré parmi les albums nominés aux IMPALA Awards (le prix pan-européen de l'album indépendant de l'année), aux côtés d'albums de Sigur Ros, Little Dragon, M83 et Adele.
 
Après avoir traduit son univers textuel en images dans les vidéos très personnelles qu'elle a réalisées pour des titres tels que Poison et Alphabet of my Phobias, Maïa a collaboré avec la réalisatrice espagnole Joana Colomar pour créer créé une très belle vidéo pour Follow Me, qui s'inspire notamment d'un conte de Grimm (Le loup et les sept chevreaux). Cette vidéo a été nommée parmi les Best Pop Videos de 2012 aux UK Music Video Awards (aux côtés de clips de Lana del Rey, Rihanna et Justice). Le clip et les mises en ligne de la chanson par des fans totalisent actuellement plus d'un million de vues sur YouTube.

Maïa a fait des dizaines de concert à travers l'Europe (France, Espagne, Allemagne, Suisse, Belgique, Pays-bas, UK etc), s'est également produite au Japon, Brésil et Argentine, ainsi qu'aux USA, où God Is My Bike est paru en octobre 2012, et a figuré dans les charts des college radios (CMJ Top 200). 

God Is My Bike était le deuxième disque de Maïa Vidal, après Poison, un EP autoproduit qu'elle avait fait paraître sous le nom Your Kid Sister, dans lequel comptines hantées et valses nostalgiques s'avéraient être des reprises de morceaux punk emblématiques du groupe Rancid,  en hommage aux chansons que Maïa adorait quand elle avait quinze ans.


Extraits de presse à propos de God Is My Bike


"Romantiques et rêveuses, les pop-songs de Maïa Vidal sont un ravissement (…) [ses] petites splendeurs pop, simples et tordues, ludiques et délicates, n'évoquent aucun territoire et ne s'embarrassent d'aucune racine"
(Les Inrockuptibles)

"Faisant appel à une instrumentation qui n'est pas sans rappeler Yann Tiersen, elle combine la musique de rue française avec une écriture trompeusement simple et une voix tendre. On pense parfois à Feist et à Camille… Un premier disque ludique et assuré"  
(Uncut, UK)

"Coup de coeur de l'année 2011"
(Paulette)

"Elle sort l'un des albums les plus mélodieux de la rentrée. Sa voix cristalline et l'atmosphère surannée de boite à musique en font un voyage troublant et nostalgique."
(Cosmopolitan)

"Elle a la voix d'un ange aux ailes froissées, de la fantaisie plein les pupilles. A la première écoute de son album, on a cru que Beirut avait changé de sexe. A la deuxième, on est tombé amoureux."
(Jalouse)

"Une illustre inconnue vous sussure à l'oreille des mélodies enchanteresse… Pourtant vous ne rêvez pas, ce n'est pas une fée… Maïa Vidal, vagabonde céleste, crée son propre style, entre folk légère et pop mutine, étrangement onirique. La dernière fois qu'on l'a croisée, elle prenait un verre avec Peter Pan et Beirut. On repart immédiatement à sa recherche, émerveillés"
(Vibrations)

"On entre dans ses chansons comme dans une précieuse boite à musique. Auteur-compositeur, Maïa crée un monde à la fois féerique et nostalgique."
(Femme Actuelle)

"Armée de son style vocal unique et d'un attirail d'instruments, Maïa Vidal confectionne de douces et excentriques pop-folk  songs … Excentriques, mais accessibles et ludiques" (Aurgasm, US)



Releases

MAïA VIDAL - God Is My Bike
MAïA VIDAL
God Is My Bike
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MAïA VIDAL - The Tide EP
MAïA VIDAL
The Tide EP
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MAïA VIDAL - Spaces
MAïA VIDAL
Spaces
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MAïA VIDAL - You're The Waves
MAïA VIDAL
You're The Waves
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