"Kaloli"
Kaloli est le 1er album d'un groupe éminemment original, formé à Kampala (Ouganda). Nihiloxica marie la puissante culture percussive du Nilotika Cultural Ensemble avec l'esthétique électronique, sombre et abstraite des musiciens britanniques Spooky-J & pq. Le résultat est proprement inouï. Kaloli navigue dans un espace inexploré, où les éléments traditionnels sont transmutés en quelque chose de plus menaçant, "plus nihiliste" dirait le groupe, dont le nom est une contraction des mots "nihilisme", "toxique" et "nilotique" (nom du groupe de langues parlées dans la haute vallée du Nil, notamment en Ouganda).
L'album tire son titre du mot qui désigne le marabout en langue luganda. Cet échassier charognard est massivement présent dans les dépotoirs à ciel ouvert qui pullulent à travers le pays, et notamment sa capitale Kampala, où le degré de pollution urbaine atteint des sommets. Anormalement grand, doté d'un grand bec massif et d'un long cou aussi déplumé que sa tête, vivant en colonies, ces créatures toxiques prospèrent sur les détritus. Mais, portés gracieusement dans le ciel par les fort courants d'air, leur misère semble atténuée lorsqu'ils planent sans effort au-dessus de la ville. Nihiloxica emprunte un chemin similaire à celui du kaloli: un assaut dissonant et polyrythmique qui masque une beauté transcendantale.
Le groupe a fait ses armes dès 2017 au Boutiq Studio du fameux jeune label Nyege Nyege Tapes à Kampala, l'un des melting pots culturel les plus vitaux du continent. Une rencontre heureuse entre deux musiciens anglais et le collectif local Nilotika Cultural Ensemble a initié un dialogue musical entre deux cultures et continents avec la volonté de les fusionner en une seule entité sonore. La synergie a été instantanée.
Leur 1er EP éponyme, composé et enregistré en un mois dans une configuration minimale, fut un succès immédiat. L'âpreté, la brutalité et l'urgence du son de Nihiloxica les a propulsé dans les principaux charts des meilleurs disques de l'année. Ce n'était cependant qu'un aperçu de ce dont Nihiloxica allait se révéler capable. Après une année à jammer ensemble et mettre à l'épreuve leurs compositions sur les scènes du monde entier, leur second EP, Biiri, dénotait une communication interne toujours plus libre et fluide, un vocabulaire musical plus complexe et affirmé. A présent, après trois tournées européennes très réussies, cette conversation résolument transcontinentale nous offre Kaloli.
Le paysage sonore de Kaloli est dominé par un set de percussions ancestrales du royaume Buganda. Cette batterie traditionnelle est constituée de deux engalabis (la version XL ougandaise du djembe), joués par Alimansi Wanzu Aineomugisha (dit Spyda) et Jamiru Mwanje (dit Jally). Henry Kasoma (dit Prince) au namunjoloba (quatre petits tambours aigus) et Henry Isabirye (dit Isa) au bakisimba (un set de trois grosses caisses aux sons graves). L'un des apports majeurs à la palette sonore de Kaloli provient de sons de percussions électroniques de plus en plus utilisés par Jacob Maskell-Key (Spooky-J), qui fournissent un lien additionnel entre ces deux mondes. On les distingue notamment dans les ponctuations électro-percussives dans les morceaux Salongo et Gunjula. Les figures rythmiques scandées par l'ensemble sont alors explorées harmoniquement et spectralement par les synthés de Pete Jones (pq), qui fouillent le déluge rythmique pour en extraire des sons et des motifs, tel un kaloli (marabout) qui picore dans les matières en décomposition.
Enregistré avec Ross Halden aux Hohm Studios au lendemain d'un concert de Nihiloxica à Londres (où Aphex Twin les avait invités à assurer sa première partie), Kaloli capture la vitalité de l'éblouissante puissance du groupe et la magnifie grâce à la production de pq. En cinq jours de septembre 2019 à Bradford (UK), Nihiloxica a posé les bases de l'album: huit abstractions synthétiques de rythmes traditionnels ougandais, et trois interludes. Au coeur de chaque chanson, il y a un groove intense, une structure à explorer et développer, et chacune d'elle nous fait découvrir un territoire rythmique différent: Busoga provient ainsi de l'est de l'Ouganda, Bwola du nord, Gunjula de la région centrale, le Buganda.
Pour cette sortie chez Crammed Discs, Nihiloxica élargit encore sa palette et défriche de nouveaux espaces. Busoga est planant et mélodique, Bwola nous plonge dans un armageddon sonore, tandis que Tewali Sukali embrasse les furtives influences heavy metal du groupe. Disposant enfin de la durée d'un album, le groupe a su sculpter son oeuvre la plus personnelle et révélatrice à ce jour, qui s'avérera tout aussi écoutable à la maison que sur une grosse sono. L'album est ponctué par des interludes qui livrent quelques instantanés du processus créatif à l'oeuvre durant les répétitions préalables à l’enregistrement, à Jinja, près du lieu où se déroule le festival Nyege Nyege. Dans le troisième et dernier de ces interludes, on peut entendre Jally troquer son engalabi contre une flute faite main pour donner à l'album une conclusion paisible et improvisée, accompagné par une chorale nocturne des nombreux criquets locaux.
Décrit par le journaliste Gareth Main dans le magazine The Quietus comme le meilleur groupe sur terre actuellement, ce n'est pas une surprise de voir Nihiloxica acclamé par un nombre croissant de médias, dont Pitchfork, The Guardian, FIP, Tsugi ou Les Inrockuptibles, qui parlent entre autre de transe collective, d'audace et d'endurance, ou encore d'un son sinistre, hypnotique et irrésistiblement dansant. Avec leurs nombreux concerts prévus cette année (dont Sonar, Dekmantel ou Les Eurockéennes), le Kaloli de Nihiloxica est prêt à déployer ses ailes en 2020.
Les explorations percussives de Nihiloxica font partie de la nouvelle révolution électronique africaine (Noisey, US)
Fantômatique, presque gothique, avec des synthés digitaux qui grésillent et grondent autour de grooves hypnotiques et polyrythmiques (Pitchfork, US)
Nihiloxica a plongé le public présent [aux Transmusicales] dans une véritable transe, comme sidéré par la puissance incessante de cet ovni sans frontières. (FIP, FR)
L'album tire son titre du mot qui désigne le marabout en langue luganda. Cet échassier charognard est massivement présent dans les dépotoirs à ciel ouvert qui pullulent à travers le pays, et notamment sa capitale Kampala, où le degré de pollution urbaine atteint des sommets. Anormalement grand, doté d'un grand bec massif et d'un long cou aussi déplumé que sa tête, vivant en colonies, ces créatures toxiques prospèrent sur les détritus. Mais, portés gracieusement dans le ciel par les fort courants d'air, leur misère semble atténuée lorsqu'ils planent sans effort au-dessus de la ville. Nihiloxica emprunte un chemin similaire à celui du kaloli: un assaut dissonant et polyrythmique qui masque une beauté transcendantale.
Le groupe a fait ses armes dès 2017 au Boutiq Studio du fameux jeune label Nyege Nyege Tapes à Kampala, l'un des melting pots culturel les plus vitaux du continent. Une rencontre heureuse entre deux musiciens anglais et le collectif local Nilotika Cultural Ensemble a initié un dialogue musical entre deux cultures et continents avec la volonté de les fusionner en une seule entité sonore. La synergie a été instantanée.
Leur 1er EP éponyme, composé et enregistré en un mois dans une configuration minimale, fut un succès immédiat. L'âpreté, la brutalité et l'urgence du son de Nihiloxica les a propulsé dans les principaux charts des meilleurs disques de l'année. Ce n'était cependant qu'un aperçu de ce dont Nihiloxica allait se révéler capable. Après une année à jammer ensemble et mettre à l'épreuve leurs compositions sur les scènes du monde entier, leur second EP, Biiri, dénotait une communication interne toujours plus libre et fluide, un vocabulaire musical plus complexe et affirmé. A présent, après trois tournées européennes très réussies, cette conversation résolument transcontinentale nous offre Kaloli.
Le paysage sonore de Kaloli est dominé par un set de percussions ancestrales du royaume Buganda. Cette batterie traditionnelle est constituée de deux engalabis (la version XL ougandaise du djembe), joués par Alimansi Wanzu Aineomugisha (dit Spyda) et Jamiru Mwanje (dit Jally). Henry Kasoma (dit Prince) au namunjoloba (quatre petits tambours aigus) et Henry Isabirye (dit Isa) au bakisimba (un set de trois grosses caisses aux sons graves). L'un des apports majeurs à la palette sonore de Kaloli provient de sons de percussions électroniques de plus en plus utilisés par Jacob Maskell-Key (Spooky-J), qui fournissent un lien additionnel entre ces deux mondes. On les distingue notamment dans les ponctuations électro-percussives dans les morceaux Salongo et Gunjula. Les figures rythmiques scandées par l'ensemble sont alors explorées harmoniquement et spectralement par les synthés de Pete Jones (pq), qui fouillent le déluge rythmique pour en extraire des sons et des motifs, tel un kaloli (marabout) qui picore dans les matières en décomposition.
Enregistré avec Ross Halden aux Hohm Studios au lendemain d'un concert de Nihiloxica à Londres (où Aphex Twin les avait invités à assurer sa première partie), Kaloli capture la vitalité de l'éblouissante puissance du groupe et la magnifie grâce à la production de pq. En cinq jours de septembre 2019 à Bradford (UK), Nihiloxica a posé les bases de l'album: huit abstractions synthétiques de rythmes traditionnels ougandais, et trois interludes. Au coeur de chaque chanson, il y a un groove intense, une structure à explorer et développer, et chacune d'elle nous fait découvrir un territoire rythmique différent: Busoga provient ainsi de l'est de l'Ouganda, Bwola du nord, Gunjula de la région centrale, le Buganda.
Pour cette sortie chez Crammed Discs, Nihiloxica élargit encore sa palette et défriche de nouveaux espaces. Busoga est planant et mélodique, Bwola nous plonge dans un armageddon sonore, tandis que Tewali Sukali embrasse les furtives influences heavy metal du groupe. Disposant enfin de la durée d'un album, le groupe a su sculpter son oeuvre la plus personnelle et révélatrice à ce jour, qui s'avérera tout aussi écoutable à la maison que sur une grosse sono. L'album est ponctué par des interludes qui livrent quelques instantanés du processus créatif à l'oeuvre durant les répétitions préalables à l’enregistrement, à Jinja, près du lieu où se déroule le festival Nyege Nyege. Dans le troisième et dernier de ces interludes, on peut entendre Jally troquer son engalabi contre une flute faite main pour donner à l'album une conclusion paisible et improvisée, accompagné par une chorale nocturne des nombreux criquets locaux.
Décrit par le journaliste Gareth Main dans le magazine The Quietus comme le meilleur groupe sur terre actuellement, ce n'est pas une surprise de voir Nihiloxica acclamé par un nombre croissant de médias, dont Pitchfork, The Guardian, FIP, Tsugi ou Les Inrockuptibles, qui parlent entre autre de transe collective, d'audace et d'endurance, ou encore d'un son sinistre, hypnotique et irrésistiblement dansant. Avec leurs nombreux concerts prévus cette année (dont Sonar, Dekmantel ou Les Eurockéennes), le Kaloli de Nihiloxica est prêt à déployer ses ailes en 2020.
Les explorations percussives de Nihiloxica font partie de la nouvelle révolution électronique africaine (Noisey, US)
Fantômatique, presque gothique, avec des synthés digitaux qui grésillent et grondent autour de grooves hypnotiques et polyrythmiques (Pitchfork, US)
Nihiloxica a plongé le public présent [aux Transmusicales] dans une véritable transe, comme sidéré par la puissance incessante de cet ovni sans frontières. (FIP, FR)