"Nadjma - Rapture in Baghdad (1985) feat. Adrian Sherwood"
Electropop arabe & pre-drum’n’bass expérimentale (Irak/CH/UK)
La chanteuse Nadjma (Suisso-Irakienne née à Bagdad) et le guitariste de jazz et compositeur Gabor G.Kristof (dont la famille avait quitté la Hongrie pour la Suisse en 1956) avaient enregistré trois amusants morceaux electropop, chantés en arabe. Nous imaginons de les publier sur une face d’un mini-album, et demandons au fameux sorcier du dub londonien, Adrian Sherwood (On-U Sound, African Head Charge, Dub Syndicate, Tackhead etc) de produire des remixes radicaux qui constitueraient la deuxième face du disque. Adrian accepte, mais décline la proposition d’écouter les chansons à l’avance : il préfère les découvrir au moment de s’y attaquer. Il vient à Lausanne, se rend au studio… et se trouve un peu déconcerté, car ces chansons sont fort différentes de tout ce qu’il a fait jusque-là. Qu’à cela ne tienne: il entreprend illico de les démonter et de reconstruire des titres qui préfigurent une sorte de pré-drum’n’bass industrielle, à l’aide d’ingrédients qu’il a emportés dans son sampler (y compris le son d’un couteau pénétrant dans une planche en bois, qui joue le rôle de la caisse claire). Sur deux des remixes, Adrian invite Vincent Kenis (alors dans les parages, les Honeymoon Killers venant de se produire à Genève) qui ajoute de la basse et des effets.
Le disque paraît avec des titres et une pochette qui jouent ironiquement avec des tropes orientalistes (L’enlèvement au Sérail de Mozart ? Indiana Jones ?! Des dromadaires ?!), tandis que les paroles légères et subversives de Nadjma renversent les rôles traditionnels femmes/hommes, avec force et humour. Ses textes sont actuellement redécouverts par de jeunes irakiennes, qui les trouvent audacieux et inspirants.
Par la suite, Nadjma change d’orientation, devient photographe, conteuse et thérapeute chamane. Gabor développe l’excellente école de musique qu’il a fondée à Genève (l’ETM), et continue à composer des musiques pour des films (l’une d’entre elles, Le Cri du Lézard, largement basée sur les pièces pour guitare acoustique, paraîtra chez Crammed dans la série Made To Measure). Ce mini-album a fait impression: à l’époque, personne n’avait vraiment produit ce type de rock électronique chanté en arabe. Et leur combinaison avec les excursions abstraites d’Adrian Sherwood qui peuplaient la face B était plutôt provocante. Adrian a aimé l’expérience, et a inclus un de ses remixes dans sa compilation Sherwood At The Controls Vol.1 compilation (2015). Détail pour les geeks: malgré l’absence criante de melodica, l’un des titres du disque (South of the River Tigris) complète une série débutée par Augustus Pablo (East of the River Nile) et poursuivie par Dr Pablo (North of the River Thames).
"Un stupéfiant mix de chant irakien et de funk à la Prince", selon Boomkat.
La chanteuse Nadjma (Suisso-Irakienne née à Bagdad) et le guitariste de jazz et compositeur Gabor G.Kristof (dont la famille avait quitté la Hongrie pour la Suisse en 1956) avaient enregistré trois amusants morceaux electropop, chantés en arabe. Nous imaginons de les publier sur une face d’un mini-album, et demandons au fameux sorcier du dub londonien, Adrian Sherwood (On-U Sound, African Head Charge, Dub Syndicate, Tackhead etc) de produire des remixes radicaux qui constitueraient la deuxième face du disque. Adrian accepte, mais décline la proposition d’écouter les chansons à l’avance : il préfère les découvrir au moment de s’y attaquer. Il vient à Lausanne, se rend au studio… et se trouve un peu déconcerté, car ces chansons sont fort différentes de tout ce qu’il a fait jusque-là. Qu’à cela ne tienne: il entreprend illico de les démonter et de reconstruire des titres qui préfigurent une sorte de pré-drum’n’bass industrielle, à l’aide d’ingrédients qu’il a emportés dans son sampler (y compris le son d’un couteau pénétrant dans une planche en bois, qui joue le rôle de la caisse claire). Sur deux des remixes, Adrian invite Vincent Kenis (alors dans les parages, les Honeymoon Killers venant de se produire à Genève) qui ajoute de la basse et des effets.
Le disque paraît avec des titres et une pochette qui jouent ironiquement avec des tropes orientalistes (L’enlèvement au Sérail de Mozart ? Indiana Jones ?! Des dromadaires ?!), tandis que les paroles légères et subversives de Nadjma renversent les rôles traditionnels femmes/hommes, avec force et humour. Ses textes sont actuellement redécouverts par de jeunes irakiennes, qui les trouvent audacieux et inspirants.
Par la suite, Nadjma change d’orientation, devient photographe, conteuse et thérapeute chamane. Gabor développe l’excellente école de musique qu’il a fondée à Genève (l’ETM), et continue à composer des musiques pour des films (l’une d’entre elles, Le Cri du Lézard, largement basée sur les pièces pour guitare acoustique, paraîtra chez Crammed dans la série Made To Measure). Ce mini-album a fait impression: à l’époque, personne n’avait vraiment produit ce type de rock électronique chanté en arabe. Et leur combinaison avec les excursions abstraites d’Adrian Sherwood qui peuplaient la face B était plutôt provocante. Adrian a aimé l’expérience, et a inclus un de ses remixes dans sa compilation Sherwood At The Controls Vol.1 compilation (2015). Détail pour les geeks: malgré l’absence criante de melodica, l’un des titres du disque (South of the River Tigris) complète une série débutée par Augustus Pablo (East of the River Nile) et poursuivie par Dr Pablo (North of the River Thames).
"Un stupéfiant mix de chant irakien et de funk à la Prince", selon Boomkat.