- ‘Source of denial’, le deuxième album de nihiloxica, Souligne l’hostilité des politiques migratoires à l’égard des musiciens
- Le nouvel album de Nihiloxica ‘Source of Denial’ paraît le 13 octobre chez Crammed Discs.
- Ce disque ajoute une forte influence metal plutôt extrême et une production radicale à la mixture sonore déjà explosive de Nihiloxica (percussions traditionnelles du royaume Buganda + sons techno électroniques et synthétiques).
- L'énergie dissonante et chaotique de l'album exprime également une critique frontale des politiques migratoires au Royaume-Uni et dans le monde.
Source of Denial est le deuxième LP du collectif ougando-anglais Nihiloxica, dont le nom est une contraction des mots "nihilisme", "toxique" et "nilotique" (groupe de langues parlées dans la haute vallée du Nil, notamment en Ouganda).
Trois ans se sont écoulés depuis la parution de leur premier album ‘Kaloli’, qui a permis aux publics européens et nord-américains de découvrir leur son puissant et leur démarche incomparable (voir l’accueil enthousiaste de la presse, au bas de cette présentation).
‘Source of Denial’ pointe du doigt (d'honneur) les politiques migratoires hostiles et les atteintes à la liberté de mouvement qui affectent lourdement les carrières des groupes -notamment africains- tant au Royaume Uni que dans l’ensemble des pays occidentaux.
Animés par leur frustration face à ce système délibérément alambiqué et aux problèmes de visa qui en découlent (vu la nature intercontinentale de leur projet), les membres de Nihiloxica ont concocté leur production la plus cataclysmique à ce jour.
Mettant en avant barcode et informations, la pochette fait référence au style des documents officiels et évoque avec ironie le cauchemar bureaucratique au cœur du projet. Quant au nouveau logo ultra-métallique, il fait écho à la présence croissante d’influences metal qui contaminent le disque.
L’album a été enregistré à Kampala - berceau du groupe - dans les studios Nyege Nyege, où furent produits ses premiers EPs. Des morceaux comme 'Asidi' et 'Baganga' flirtent avec les structures mécaniques et les tonalités dystopiques du groupe suédois Meshuggah, considéré comme le parrain du djent (sous-genre de heavy metal), tandis que le synthé gargantuesque de la chanson-titre invoque l'esprit d'une guitare à 8 cordes, avec du palm-mute (sourdine effectuée avec la paume) synthétique.
Ces éléments sont naturellement magnifiés par le cocktail Molotov des tambours ngoma bugandais et des sonorités club électroniques pour lesquels le groupe est vénéré. Sur des titres tels que 'Olutobazzi', 'Postloya' et 'Trip Chug', les percussions elles-mêmes sont plus que jamais réanimées, manipulées et triturées, brouillant encore davantage la frontière entre tradition et techno.
Mise à part une conversation capturée dans le studio (dans ‘Preloya’), les seules paroles prononcées dans l’album sont générées par ordinateur et parlent de processus de demandes de visas et de questions posées par les autorités (sur les personnalités et situations des demandeurs etc), diffusés via des haut-parleurs de téléphone crépitants. En résulte une boucle de rétroaction kafkaïenne, une avalanche de tonalités d'appels, d'accents britanniques étranges et d’interrogatoires rigoureux.
Le groupe, collectif résolument international, est régulièrement confronté à ces obstructions bureaucratiques et aux frustrations qui en découlent. Toute une tournée anglaise avait ainsi été annulée en 2022, et un récent concert en Grande Bretagne a dû être joué avec seulement trois membres en raison de ce genre de problèmes.
"Nous voulions créer la sensation d'être dans cet enfer bureaucratique infini qui s’interpose aujourd'hui lorsque vous tentez de vous rendre dans un pays étranger qui se considère supérieur à celui d'où vous venez. Nous nous concentrons sur le Royaume-Uni car c'est là que nous avons eu le plus de problèmes, mais la situation va beaucoup, beaucoup plus loin. Dans ce système, si vous avez un certain type de passeport ou même avez visité un certain type de pays, vous devenez un ‘sujet’ susceptible d’être interrogé —voire insulté— à maintes reprises, juste pour prouver que vous êtes digne (ou pas) d'entrer sur le territoire national, ce qui normalement implique de prouver que vous avez une raison suffisante pour vouloir repartir ! L'arrogance de ce système est insupportable. Cet album est une façon d'exprimer notre dédain à son égard… Quelle est exactement la raison du refus de visa (“source of denial”, en anglais) ? Votre passeport? Votre solde bancaire ? Votre couleur de peau ? Vous avez payé d'énormes sommes d'argent pour être jeté d'un "centre de service" à but lucratif à un autre, chacun niant toute responsabilité, chacun limitant votre droit à la liberté de mouvement en tant qu'être humain. Malgré quelques autres graves lacunes humanitaires, l'Ouganda est l'un des pays au monde qui accepte le plus grand nombre de réfugiés au monde. Pendant ce temps, le Royaume-Uni, lui, essaie d’en renvoyer au Rwanda. Cela veut tout dire." - Nihiloxica
Nihiloxica sera en tournée en Europe et au Royaume-Uni en juillet, octobre et novembre 2023, puis à nouveau au printemps et à l'été 2024.
NIHILOXICA Source of Denial Tour
22.07 (UK) BIRMINGHAM, InterMission Festival
23.07 (UK) MANCHESTER, Blue Dot Festival
30.07 (UK) WILTSHIRE, Womad Festival
06.10 (ES) SAN SEBASTIAN, Dadadaba
07.10 (ES) BARCELONA, Razzmatazz
12.10 (UK) GLASGOW, The Rum Shack
13.10 (UK) EDINBURGH, The Voodoo Rooms
14.10 (UK) NEWCASTLE, Cobalt Studios
19.10 (UK) BRISTOL, Strange Brew
20.10 (UK) LONDON, Jazz Cafe
21.10 (UK) MANCHESTER, The White Hotel
25.10 (CZ) BRNO, Kabinet Muz
27.10 (CZ) PRAGUE, Underdogs
28.10 (SK) BRATISLAVA, A4
31.10 (AT) INNSBRUCK, PMK
01.11 (FN) TAMPERE, G LiveLab
02.11 (FN) HELSINKI, Korjaamo
03.11 (SW) MALMO, Inkonst
04.11 (DK) COPENHAGEN, Alice
11.11 (NL) UTRECHT, Le Guess Who?
18.11 (FR) PARIS, La Station
19.11 (BE) GENT, Wintercircus
Rewind
Groupe spectaculaire au son hautement original, Nihiloxica est né en 2017, suite à la rencontre à Kampala entre deux musiciens britanniques (Spooky-J & pq) et quatre percussionnistes ougandais issus du groupe Nilotika Cultural Ensemble (Isa, Sally, Prince et Spyda). Le premier album du collectif, Kaloli, est accueilli avec enthousiasme et les concerts proprement renversants du groupe à travers l’Europe leur gagnent des légions de fans. Publié en 2021, le EP Kaloli Recycled les voit collaborer avec des représentants de la scène électronique anglaise la plus extrême. Le nom du groupe fait donc notamment allusion que Kampala est située près de l’un des sources du Nil… Prononcé avec un accent un peu pidgin, le titre de ce nouvel album (qui se traduit par ‘raison du refus [de visa]’) peut aussi s’entendre comme “source of the Nile”…
Dans la presse
Dangereusement hypnotique (Mojo, UK)
La nouvelle révolution électronique africaine (Noisey, US)
Un mélange explosif entre beats techno sombres et percussions ancestrales (Mixmag, UK)
Secousse mystique. Techniquement, c'est parfait. Esthétiquement, on est proche du nihilisme punk (Libération, FR)
Fantomatique, presque gothique, avec des synthés digitaux qui grésillent et grondent autour de grooves hypnotiques et polyrythmiques (Pitchfork, US)
Entre rythmes traditionnels et saturations synthétiques, une transe propre à faire bouger sur la même cadence les adeptes de l'underground londonien et ceux du célèbre Nyege Nyege Festival, au bord du lac Victoria (Le Monde, FR)
Il faut avoir l'esprit aventureux (et un moral d'acier) pour affronter les dissonances technoïdes de Nihiloxica… leurs abstractions nihilistes de vibrations synthétiques inquiétantes et de frappes tachycardes. L'hypnose est aussi brutale que le réveil est doux, songe d'une nuit noire bercée par les criquets et le chant d'une flûte solaire (Télérama, FR)
Le meilleur groupe du monde à cet instant précis (The Quietus, UK)
Véritable tornade musicale… Le présent et le futur de la musique moderne africaine a un nom: Nihiloxica (RFI, FR)
Des jams d'électro instrumentale mêlant attirail rythmique africain et textures glacées à l'occidentale…. la lame métallique des synthétiseurs rase les syncopes complexes des percussions traditionnelles (Tsugi, FR)
Avec Kaloli, Nihiloxica signe un disque puissant… transe hypnotique où se mêlent polyrythmie ougandaises et techno des plus toxiques (Pan-African, FR)
Un album aux sonorités dissonantes et polyrythmiques… conçu pour faire rentrer celui qui l'écoute dans un état de transe qui fusionne les danses indigènes ougandaises à celles des sous-sols de clubs anglais (Trax, FR)
Dark electro londonienne, rythmes issus des traditions du royaume précolonial du Buganda… déluge de percussion. Le meilleur de l'afro-techno (Arte, FR)
À Kampala, des producteurs et des musiciens fusionnent, dans un tourbillon transcendant, musiques locales ougandaises et musique techno (Radio Nova, FR)
Les percussions techno tribales de Nihiloxica emmènent le public vers des territoires rythmiques inexplorés (Les Inrockuptibles, FR)
L’un des groupes de musique électronique les plus originaux et les plus excitants (XLR8R, US)
Incroyablement enthousiasmant. L’avant-garde électronique africaine (Faze, DE)
Une puissance hypnotique qui ne peut mener qu’à la transe (Le Soir, BE)
Une expérience hallucinatoire (Süddeutsche Zeitung, DE)