Megafaun sont trois jeunes gens qui font partie de cette génération passionnante de musiciens animés par une curiosité insatiable. Ils pratiquent avec aisance plusieurs styles traditionnels américains (folk, bluegrass ou blues) mais s'intéressent simultanément à des formes très éloignées de l'Americana.

Prenons une chanson au hasard dans cet album, et ne soyons pas étonné d'entendre de délicates broderies de banjo des Appalaches, des pianos à la Steve Reich, des harmonies vocales qui évoquent par exemple les Byrds, des mélodies ravissantes ou encore des textures abstraites et bruitistes… Megafaun intègre harmonieusement ces éléments dans le cadre d'une superbe suite de treize plages, et témoigne d'une grande maîtrise en pratiquant une relecture qui irrigue la tradition en y injectant des styles et des techniques qu'on a peu l'habitude d'y associer.
 
C'est précisément ce qu'écrit le magazine Pitchfork: "Megafaun ne se contente pas de dresser un catalogue des langages musicaux américains, il en génère des nouveaux".

Ecoutons ce qu'en dit l'un des membres du groupe: Nous avons développé notre propre pratique de l'improvisation, en puisant dans les traditions et en restant toujours attentifs aux auditeurs. Les espaces stylistiques dans lesquels ces improvisation évoluent peuvent aller des dissonances électroniques des années 50, de la musique concrète ou du free jazz à la consonance mélodique du folk américain traditionnel et des chansons populaires, ainsi qu'à des influences provenant d'autres régions du monde (rythmes africains, cubains, sud-américains). Une fois incorporés dans le processus créatif qui anime le groupe, nous avons vraiment l'impression que ces styles musicaux font partie de notre propre folklore" (Joe Westerlund)

Megafaun est né des cendres de DeYarmond Edison, le groupe que les frères Brad & Phil Cook et leurs amis Joe Westerlund et Justin Vernon avaient formé dans leur bourgade natale d'Eau Claire, Wisconsin. Avides de changement, les quatre amis partent s'installer en Caroline du Nord. Puis le groupe se dissout, Justin poursuit tout seul sous le nom de Bon Iver, tandis que Brad, Phil et Joe se lancent dans l'exploration de musiques diverses (ils étudient notamment la musique concrète, Phil continue ses recherches exhaustives sur le blues, Joe travaille avec cette légende vivante du free jazz qu'est Milford Graves), puis forment Megafaun en 2007.

Dès la parution de son premier album (inédit en Europe), le groupe a énormément tourné aux USA (250 dates en deux ans), notamment avec Akron/Family, The Bowerbirds et, plus étonnant, avec le compositeur minimaliste Arnold Dreyblatt, qui a composé une pièce pour eux. Ils ont enregistré "Gather, Form & Fly" dans trois chambres à coucher, une cuisine, une salle de musique de l'université locale (ils ont été contraints d'y pénétrer  en douce afin d'accéder à un piano de bonne qualité…). Pour le mixage final, il se sont adressé à Chris Stamey (ex-dBs, Holsapple-Stamey etc).
 
Nous citions The Byrds… laissons à nouveau la parole à Pitchfork: "Qui d'autre pourrait créer une chanson telle que "Kaufman's Ballad", qui rappelle le folk viril et charnu de Crosby, Stills and Nash, mais évolue avec la finesse de la musique systémique de Steve Reich ? Et une chanson qui, de surcroît, traite de l'immolation par le feu de la dépouille mortelle de Gram Parsons (Byrds) dans le désert ? On dit que Parsons souhaitait une crémation à Joshua Tree mais, après son overdose fatale, son beau-père organisa une cérémonie privée. Phil Kaufman, le road manager de Parsons, déroba le corps, l'emporta à Joshua Tree et l'aspergea d'une grande quantité d'essence de façon à provoquer une explosion spectaculaire. A l'image de cette tension entre le conservatisme du beau-père et le libertarisme de Parsons, qui se termina en flammes, le choc entre convention et innovation dans "Kaufmans' Ballad" dégage une énorme chaleur…"


"Dans ce second album, on retrouve Megafaun dans son état naturel d'éclectisme débridé. Des drones succèdent à des ballades immaculées. Des intrépides rengaines de bistro sont envahies par des hululements free. Des gouttes d'eau et des tambours tressent des rythmes. Des pastorales implosent. Et, bien entendu, il y a ces harmonies Crosby, Stills and Nash à trois voix" (Stereogum)


Je mixe de nombreux albums ces deniers temps, et il arrive fréquemment que je connaisse mal le groupe avant de m'attaquer au mix. J'avais travaillé à un album des Rosebuds qui me plaisait beaucoup, intitulé Life Like, et je savais qu'ils tournaient avec un musicien de Megafaun, un groupe qui, dans une incarnation précédente, comprenait également Justin Vernon alias Bon Iver. Je savais que leur instrumentation comprenait banjo, guitare acoustique et percussions, et j'avais vu quelques extraits énergiques et bruyants sur YouTube, mais n'étais absolument pas préparé aux bandes qui me sont parvenues. Je me suis successivement exclamé: "Mais c'est un album de Crosby, Stills & Nash… Non, c'est Workingman's Dead (du Grateful Dead)!… Mais non, c'est du Zappa, des pianos préparés et de l'électronique à la Stockhausen !…  Pas du tout, c'est du alt-country ("alternative country") avec des influences de Pete Seeger !". Le premier morceau que j'ai mixé, "Kaufman's Ballad", relatait le vol du coprs de Gram Parsons (des Byrds) par son manager Phil Kaufman, et son incinération dans le désert. Ce récit à la fois moderne et quasi-mythologique était illustré par des harmonies et des accords chatoyants qui évoquaient merveilleusement cette nuit dans le désert, cette atmosphère troublée par les flammes dans lesquelles dansaient les cendres de Parsons. J'étais complètement fasciné. Par la suite, chaque titre s'est avéré différent (les trois membres du groupe écrivent et composent: ça aide), mais l'ensemble sonnait absolument comme un tout, une suite cohérente, qui culminait avec "Guns", une chanson qui dynamise l'humeur comme The Clash puis la désintègre comme Edgar Varèse. Il paraît que la fonction "shuffle" et l'iPod sont censés avoir transformé le concept d'album en une sorte de dinosaure, mais nous sommes nombreux à croire encore et toujours au format long, et l'album de Megafaun Gather, Form & Fly constitue une bonne raison d'entretenir notre ferveur.
 
(Chris Stamey [ex-dB's, mixeur de l'album de Megafaun]. Interview dans Magnet Magazine)



News

MEGAFAUN Give Chills On New Single “STATE/MEANT” From New Album Out This Fall


Megafaun are giving away a free download of “State/Meant,” the new single from their forthcoming self-titled album.

MEGAFAUN: Free single off the forthcoming album!


MEGAFAUN is back and better than ever ! New Album, New Tour.

Pitchfork announces: MEGAFAUN does LOMAX at DUKE


Americana-folk warriors MEGAFAUN, have been chosen to curate, perform, and record songs/interpretations of Alan Lomax's classic recordings "Songs of the South" at Duke University this September.

Gather foam and Fly


The photo says it all !

Megafaun in Europe... The Sequel!


Megafaun return to European shores in triumph this March!

Hello MEGAFAUN!


We're delighted to welcome two great bands to our ever-morphing roster: the first one is Megafaun...

Live Dates

No current live dates available!

Releases

MEGAFAUN - Heretofore (mini-album)
MEGAFAUN
Heretofore (mini-album)
cram168
MEGAFAUN - Gather, Form & Fly
MEGAFAUN
Gather, Form & Fly
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MEGAFAUN - Megafaun
MEGAFAUN
Megafaun
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MEGAFAUN - Kaufman's Ballad/Wreck On The Highway
MEGAFAUN
Kaufman's Ballad/Wreck On The Highway
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SOUNDS, Visuals & More

Contains videos & live footage, free mp3s & streams, pictures, press quotes & clippings, and maybe even personal contributions from the artist.